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Ombres et lumières

Par Davina Delor Toute personne possédant la faculté d’entrer en communication avec les mondes “invisibles” ne perçoit pas forcément les mêmes choses. Les dispositions médiumniques entrent en relation directe avec le projet d’âme de chacun, dans le but de l’accomplissement du projet de vie de cette incarnation terrestre. Et cela, nul ne peut le changer. Entre expériences de TCI (trans-communication instrumentale) où l’on écoute la voix des morts imprimée sur les ondes radio, téléphone et enregistrements divers et les séances de médiumnité où l’on sollicite l’intervention des décédés la plupart du temps effectuée sans filet par des amateurs de mystère, existe le danger de faire entrer des présences que l’on n'attendait pas et même que l’on n’aurait pas du tout souhaitées. La traversée du voile ne projette pas l’expérimentateur non averti au paradis des anges comme souvent il s’y attend. Gare aux apprentis médiums et aux spirites intrépides qui, sous couvert de pseudo-connaissances, supposent avoir les moyens de faire front face à l’insaisissable. Les limbes sont remplies d’ombres qui, s’il en est qui se cherchent et sont sur le point de trouver leur chemin, il en est d’autres plus rebelles et bien moins disposées à coopérer avec le monde des incarnés. En s’invitant sur ordre ou d’elles-mêmes dans les cercles spirites, les âmes dites sombres ont différentes intentions. Souvent, elles cherchent à être remarquées et ne veulent que jouer mais le jeu est toujours dangereux, au bout du compte, elles se seront nourries au passage de l’énergie vitale des participants, prenant plaisir à les tromper sur les informations données. Là cependant est le moindre risque qui peut aller beaucoup plus loin en vampirisant et en s’appropriant le corps et la conscience du vivant … Et pourtant, ces âmes ne sont certainement pas à rejeter, ni à mépriser ni même à juger. Mais cela n’est pas l’affaire des expérimentateurs non préparés, de surcroît non destinés à remplir cette tâche. Qui donc peut bien décider à qui revient la charge d’aider ces âmes malheureuses souvent plus violentes que méchantes comme nous humains l’entendons ? Eh bien, uniquement aux Guides de Lumière qui choisissent de concert avec la future âme-soignante, la destination de sa prochaine incarnation en tant qu’aide aux Esprits Souffrants. En ces cas-là, les Guides en temps venu forment la personne humaine à son projet et la dotent des dispositions psycho-physiques dont elle va avoir besoin pour résister aux turbulences dans lesquelles elle peut être projetée. Passeur d’âme est donc une dénomination fallacieuse remplie de prétention car aucun être n’est capable d’élever une âme vers la Lumière hormis les Guides eux-mêmes. Ce qui est appelé le “passage” n’est autre qu’une transformation vibratoire libérant la conscience des sous-plans terrestres et des couches primaires de l’au-delà. Est-ce bien raisonnable d’imaginer qu’ayant déjà beaucoup de mal à se dégager soi-même des racines de colère, orgueil, vanité et autres arrogances, il soit possible d’en dégager les autres, à fortiori, une âme désincarnée ? Alors, à chacun son chemin, rien n’étant mieux ou moins bien car tout a sa valeur. La sagesse en ces points étant de s’en remettre à la Guidance “Céleste” et à ne s’engager en toute humilité que pour le bien de servir dans le respect de la volonté des Guides et des choix de nos âmes. À l’adresse des spirites, des passeurs, des médiums, des soignants, le texte suivant peut paraître un peu long aux personnes toujours pressées mais le poète expose dans la magie d’un langage étoilé, la sagesse bien-aimante, respectueuse et puissante de l’amour que l’on doit accorder à toute âme quelle qu’elle soit. Le sage met en garde tandis que le Guide instruit. Ce que dit la bouche d’ombre (Victor Hugo 1802–1885) Espérez ! espérez ! espérez ! Pas de deuil infini, pas de maux incurables, Pas d’enfer éternel ! Les douleurs vont à Dieu, comme la flèche aux cibles ; Les bonnes actions sont les gonds invisibles De la porte du Ciel. Le deuil est la vertu, le remords est le pôle Des monstres garrottés dont le gouffre est la geôle ; Quand, devant Jéhovah, Un vivant reste pur dans les ombres charnelles, La mort, ange attendri, rapporte ses deux ailes À l’homme qui s’en va. Les enfers se refont édens ; c’est leur tâche. Tout globe est un oiseau que le mal tient et lâche. Vivants, je vous le dis, Les vertus, parmi vous, font ce labeur auguste D’augmenter sur vos fronts le ciel ; quiconque est juste Travaille au paradis. L’heure approche. Espérez. Rallumez l’âme éteinte ! Aimez-vous ! aimez-vous ! car c’est la chaleur sainte, C’est le feu du vrai jour. Le sombre univers, froid, glacé, pesant, réclame La sublimation de l’être par la flamme, De l’homme par l’amour ! Déjà, dans l’océan d’ombre que Dieu domine, L’archipel ténébreux des bagnes s’illumine ; Dieu, c’est le grand aimant ; Et les globes, ouvrant leur sinistre prunelle, Vers les immensités de l’aurore éternelle Se tournent lentement. Oh ! comme vont chanter toutes les harmonies, Comme rayonneront dans les sphères bénies Les faces de clarté, Comme les firmaments se fondront en délires, Comme tressailleront toutes les grandes lyres De la sérénité. Quand du monstre matière ouvrant toutes les serres, Faisant évanouir en splendeurs les misères, Changeant l’absinthe en miel, Inondant de beauté la nuit diminuée, Ainsi que le soleil tire à lui la nuée Et l’emplit d’arcs-en-ciel. Dieu, de son regard attirant les ténèbres, Voyant vers lui, du fond des cloaques suprêmes Où le mal le pria, Montrer l’énormité bégayant des louanges, Fera rentrer, parmi les univers archanges, L’univers paria ! On verra palpiter les fanges éclairées, Et briller les laideurs les plus désespérées Au faîte le plus haut, L’araignée éclatante au seuil des bleus pilastres Luire, et se redresser, portant des épis d’astres, La paille du cachot ! La clarté montera dans tout comme une sève ; On verra rayonner au front du bœuf qui rêve Le céleste croissant ; Le charnier chantera dans l’horreur qui l’encombre, Et sur tous les fumiers apparaîtra dans l’ombre Un Job resplendissant ! Ô disparition de l’antique anathème ! La profondeur disant à la hauteur : Je t’aime ! Ô retour du banni ! Quel éblouissement au fond des cieux sublimes ! Quel surcroît de clarté que l’ombre des abîmes S’écriant : Sois béni ! On verra le troupeau des hydres formidables Sortir, monter du fond des brumes insondables Et se transfigurer ; Des étoiles éclore aux trous noirs de leurs crânes Dieu juste et par degrés devenant diaphanes, Les monstres s’azurer ! Ils viendront, sans pouvoir ni parler ni répondre, Éperdus ! on verra des auréoles fondre Les cornes de leur front ; Ils tiendront dans leur griffe, au milieu des cieux calmes, Des rayons frissonnants semblables à des palmes ; Les gueules baiseront ! Ils viendront ! ils viendront, tremblants, brisés d’extase Chacun débordant de sanglots comme un vase, Mais pourtant sans effroi ; On leur tendra les bras de la haute demeure, Et Jésus, se penchant sur Bélial qui pleure, Lui dira : C’est donc toi ! Et vers Dieu par la main il conduira ce frère ! Et quand ils seront près des degrés de lumière Par nous seuls aperçus, Tous deux seront si beaux, que Dieu dont l’œil flamboie Ne pourra distinguer, père ébloui de joie, Bélial de Jésus ! Tout sera dit. Le mal expirera ; les larmes Tariront ; plus de fers, plus de deuils, plus d’alarmes ; L’affreux gouffre inclément Cessera d’être sourd, et bégaiera : Qu’entends-je ? Les douleurs finiront dans toute l’ombre ; un ange Criera : Commencement !


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